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Un nouvel éclairage sur la communication de crise : quels sont les 4 obstacles majeurs pour les communicants et communicantes ?

Le mardi 29 mars, l’APCOM, l’association des professionnel.les de la communication en Pays de la Loire, proposait une conférence pour aborder 4 obstacles récurrents à prendre en compte lors de la gestion d’une communication de crise. Virginie Seince et Landry Chiron, deux professionnels ayant connu de nombreuses situations de crise, ont pu retranscrire leur parcours et porté un regard éclairant sur les meilleures pratiques.

Plutôt que de reprendre les recettes classiques des “avant, pendant, après” devant la quarantaine de communicant.e.s présent.e.s, Virginie Seince, experte de la question au sein de son cabinet Ebenn, a souhaité aborder ce sujet au travers de 4 prismes essentiels : les 4 obstacles à bien intégrer dans la gestion des crises, aux visages toujours multiples.

  • Le temps 

La particularité et la difficulté de la communication de crise résident précisément dans cette urgence permanente. Chaque instant compte, chaque minute peut faire la différence entre une gestion efficace et une situation incontrôlée.

  • L’environnement et les parties prenantes multiples

Les réactions et les dynamiques sociales peuvent être imprévues, exigeant une adaptation permanente à des situations qui évoluent… y compris au sein de sa propre structure. Autorités publiques, corps intermédiaires, etc., de nombreuses parties prenantes interfèrent dans les décisions et dans la communication de l’opérateur.

  • Les impacts et les responsabilités

À chaque situation, il y a un impact, qu’il soit matériel ou plus grave, humain. La chaîne de responsabilités est rarement simple et les enjeux économiques et financiers, judiciaires, … percutent les enjeux de communication et de réputation. 

  • Le brouillard émotionnel

Les personnes impliquées ressentent souvent des émotions intenses telles que la peur, la colère et l’anxiété. Il est donc essentiel que ces émotions soient traitées rapidement et efficacement pour permettre des prises de décision efficaces. Se préparer et se former sont des enjeux essentiels en la matière.

Le mot de la fin :

Pour conclure, ce moment d’échange a souligné l’importance de l’anticipation lors d’une situation de crise. Il faut savoir faire preuve d’organisation et de réflexion, tout en adoptant une attitude active mais non précipitée

Cette forme de communication demande une créativité sans faille, car chaque situation est unique. Nous ne pouvons pas simplement transposer les mêmes solutions d’une crise à l’autre. La multiplicité des cas vécus et racontés par chacun.e.s, au moment des échanges et questions, est là pour en témoigner !

Merci à l’ISEG pour son accueil ; à Virginie SEINCE, directrice et fondatrice d’Ebenn, et à Landry Chiron, directeur de la communication du Pôle EMC2 & IRT Jules-Vernes pour leurs expertises.

Et merci à Eva DELALE, Justine MENORET et Eve THOUEILLE, étudiantes de 3e année à SUP’DE COM, pour leurs articles et photos lors de cet événement.

 

“Influence, entre fantasmes et réalités”, retour sur une table ronde au cœur de l’actualité

Nouvelle année, nouveau millésime des conférences APCOM et donc nouvelle table ronde (même si, comme la plupart du temps, c’est en fait une demi-table ronde, propice aux échanges ! 😉) 

 Le mardi 16 janvier dernier, celle-ci s’est déroulée au sein des locaux nantais de l’école SUP’DE COM sur le sujet de l’influence, les réglementations qui y sont associées, les dernières évolutions de son utilisation en France et l’arrivée des intelligences artificielles sur ce secteur.  

Une heure trente d’échanges passionnants devant une quarantaine de communicant.e.s,  grâce à l’expertise de nos quatre spécialistes : Lauriane Le Texier (Fondatrice de l’agence d’influence, La Louve and Partners, membre du conseil exécutif de l’UMICC*), Tom Esnault (Conseiller en communication politique et influence, Ensemble sur nos territoires), Nolwenn de Cintré (Fondatrice de Ciba Stratégie & La Social Room) ainsi que Camille Nourtier (Social média manager et lead influence, @gulfstreamgroup et créatrice de contenus @camille brunette ).  

*UMICC : Union des Métiers de l’Influence et des Créateurs de Contenu 

L’influence en France et le terme d’influenceur.se ? 

Cette conférence inédite sur le sujet a permis de mettre en avant quelques indicateurs clés de l’influence en France mais aussi, pour l’ensemble du public présent, de mieux recentrer le terme “d’influenceur.se”. Un terme souvent mal perçu, “notamment à cause de bad buzz” (comme le souligne Camille Nourtier), comme le symbole de l’écervelé.e de télé-réalité à Dubaï. Alors qu’il s’oriente maintenant davantage vers une réalité de “créateur.trice de contenu”, d’expert.e de la communication “social media” alliant démarche stratégique et contenu créatif au service des marques”.  

Au total, pas moins de “150 000 personnes pratiquent un métier de l’influence en France”, produisant de manière générale “du contenu de qualité, sur le bon canal, au bon moment ”, souligne Nolwenn de Cintré. Cette dernière reconnaît que l’influence évolue en 2023 avec la notion de spécialistes qui émergent – les TikTokeurs.ses – ou encore la généralisation de ce concept sur l’ensemble des secteurs (sportif, politique, santé, tourisme, culture, etc.). Certaines croyances ont par ailleurs été recadrées concernant la réalité des influenceurs.ses : comme la taille médiane de leurs communautés – qui se situe à seulement 10 000 followers, ou encore leur salaire moyen – qui ne se compte pas en millions, mais plutôt vers les… 3 000€ par an. 

“Aujourd’hui, il y a énormément de micro-communautés et l’on peut rapidement devenir influenceur.se, sans même le vouloir, lorsque l’on a une passion particulière à faire partager” précise Lauriane Le Texier. 

Comment se structure donc l’influence aujourd’hui ? 

Pour mieux encadrer l’influence aujourd’hui, de nouvelles normes législatives et un ensemble de supports comme un “guide des bonnes pratiques” ont été mis en place ces derniers mois, à l’issue d’un travail important en Commissions législatives.  

En 2023, la création de l’UMICC (Union des Métiers de l’Influence et des Créateurs de Contenu) s’est ainsi révélée indispensable “pour protéger les consommateurs, structurer le milieu, et apporter une vision réelle du métier”, tel que nous l’explique Lauriane Le Texier. 

Pour étoffer ces propos, Tom Esnault explique plus en détail la loi du 9 juin 2023, “issue d’une volonté transpartisane de sécuriser les influenceurs mais aussi les consommateurs”, en rendant obligatoire les termes de “collaboration commerciale” ou “contenu sponsorisé” en cas de contrat entre un.e influenceur.se et une marque. Nous rappelant que seul un décret sur les sept prévus est en vigueur aujourd’hui, et que de nombreux autres pays comme la Belgique, en novembre 2023, commencent à emboîter le pas de la France, qui s’avère le premier pays… au monde à avoir légiféré sur le sujet. 

La conférence a donc permis de remettre en lumière les éléments rendus obligatoires par la loi (depuis 2023) et qui favorisent, par la transparence, la confiance de 8 Français sur 10 : 

  • Évocation de la collaboration commerciale 
  • Partenariat rémunéré 
  • Photo retouchée 
  • Image générée par l’intelligence artificielle 
  •  

A signaler :  certaines questions restent tout de même en suspens comme l’imposition et l’encadrement du procédé du gifting (cadeaux des marques aux influenceurs) par la loi. 

Quel rôle ont les influenceurs.ses dans la société aujourd’hui ? 

Les créateurs.trices de contenu jouent un rôle grandissant pour les marques puisqu’ils travaillent réellement et font évoluer les réflexions de la société sur toutes les tendances du moment (environnement, engagement, inclusivités, …). Leur engagement est croissant et leur sincérité indispensable pour incarner les valeurs et les marques qu’ils ou elles promeuvent. 

Aujourd’hui l’influence ne se pratique plus de la même manière, car ces créateurs.trices ont pris en considération l’impact que leurs messages pouvaient avoir sur les cibles et “limitent souvent le nombre de leurs collaborations afin de mieux prendre le temps d’enquêter sur les marques avec lesquelles ils ou elles souhaitent collaborer”, comme l’explique Camille Nourtier. De leur côté, les marques prennent également ce même temps, indispensable, pour l’analyse des dérives et des comportements passés de l’influenceur.se – et des risques de bad buzz. Une responsabilité donc mutuelle qui se doit de n’évoquer que les sujets demandés et cadrés… et éviter l’ensemble des sujets polémiques ou demandes de prises de position trop régulières, malgré les pressions insufflées au quotidien par leurs communautés. 

Par ailleurs, Tom Esnault témoigne du fait que les hommes et les femmes politiques s’intéressent de plus en plus à l’impact de l’influence. Notamment au moment des élections, comme on peut le voir à chaque élection américaine depuis Barack Obama, “en profitant de l’engagement de certaines célébrités pour en faire une influence de poids dans le résultat des scrutins”. Taylor Swift et ses 270 millions de followers (!) sera-t-elle un nouveau renfort de poids pour Joe Biden ? Sa qualification de “sorcière satanique” par les Trumpistes en dit long sur la crainte de son influence… 

Au-delà du recours à ces relais d’opinion très populaires, “de plus en plus d’hommes et de femmes politiques deviennent influenceurs.euses” à l’instar de Jean-Baptiste Djebbari (ancien ministre des transports de 2020 à 2022) possédant aujourd’hui une communauté de 100 millions d’abonnés sur TikTok. Ce qui montre l’importance actuelle de l’influence pour servir les messages politiques et conquérir une notoriété auprès de nouvelles cibles. 

Comment l’intelligence artificielle impacte-t-elle le domaine de l’influence ? 

Autre nouveauté évoquée lors de cette table ronde, l’utilisation des intelligences artificielles au service de l’influence. Avec l’exemple de Anne Kerdi, une intelligence artificielle “manipulée” par un homme pour promouvoir, au travers de l’image d’une femme, la Bretagne sous toutes ses formes. “Le métier d’influenceur est lui aussi touché par les intelligences artificielles”, comme nous l’évoque Nolwenn de Cintré. Néanmoins, le manque d’authenticité et d’humanité de cette nouvelle catégorie d’influenceurs a su poser questionnement auprès de nos experts, notamment sur la différenciation dans la perception de ce type de contenu auprès des jeunes et plus anciennes générations, plus ou moins aguerries à ce concept. “Rien ne vaudra jamais un être humain pour parler à un autre être humain !”, résume Lauriane Le Texier 

En bref… 

L’influence est un secteur en pleine restructuration aussi bien sur le plan législatif, qu’au niveau de son périmètre d’action ou encore de sa pratique au quotidien. De plus en plus de secteurs, autrefois considérés comme imperméables à l’influence à l’instar de la politique, du monde de la santé ou encore de la culture revoient leur approche et relation avec l’influence. Aujourd’hui, les causes et les préoccupations des cibles et des populations, comme l’environnement, sont au cœur des priorités des influenceurs.euses et constitue un élément essentiel dans leur choix en matière de partenariats. 

Article rédigé par Romain THIERY, étudiant à SUP’DE COM Nantes – Photographies de Lou LE STRAT étudiante à SUP’DE COM Nantes. 

 

 

Retour sur “L’intelligence artificielle, quels défis pour les pros de la communication ?”

Un thème au cœur de l’actualité pour cette table ronde qui s’est déroulée le mercredi 25 octobre dans les locaux d’Audencia Sciencecom au Mediacampus. Merci à eux pour l’accueil et un grand merci à nos cinq spécialistes: Estelle Prusker Deneuville (professeur à Audencia SciencesCom), Jean Robino (Entrepreneur IA & Design, The Next Playground), Anne-Laure Guermont (directrice communication & RSE, Publicis Carré Noir), Barbara Delacroix (CEO Scriptor Artis, inventrice de Devana.ai) ainsi que, Sandrine RABOUILLE (Les règles de l’art, consultante et formatrice droit de la propriété intellectuelle et droit à l’image) pour leurs avis éclairés sur la question.

L’Intelligence Artificielle générative a été découverte par le grand public en décembre 2022 avec l’arrivée de Chatgpt. Cette IA générative a été très vite adoptée par les utilisateurs :

100 000 millions d’usagers en 2 mois, là où Instagram a pris plus de 2 ans” commente Estelle Prusker Deneuville. Du texte à l’image avec Midjourney ou Dall-E. Du texte à l’audio. Du texte à la vidéo. C’est “la course à la création”.

Mais alors quels sont les impacts de l’IA sur l’économie et la communication ?

“Une dynamique du marché avec une progression de 7% du PIB annuel mondial”

En effet, l’intelligence artificielle a permis de créer une nouvelle dynamique,une croissance de la productivité et une augmentation du pourcentage du PIB/an.

Pour la communication, elle permet une automatisation des tâches, par exemple pour le SEO, les textes peuvent être générés automatiquement.

C’est un quart du travail actuel qui pourrait être automatisé par une IA

Parallèlement, selon Goldman Sachs ce sont plus de 300 000 millions d’emplois qui seront impactés dans les pays développés et ce sont, contrairement à la révolution industrielle, les « cols blancs » (travailleurs de bureau, les cadres) qui en payeront le prix. 

Nous allons faire face à l’apparition de nouveaux métiers tels que IA Prompt Engineer (créateur de prompt pertinent et adapté pour communiquer avec l’IA) et avoir ainsi besoin de nouvelles compétences.

Mais l’intégration de l’IA dans l’entreprise pose aussi beaucoup de questions notamment sur la nécessité de former les employés à cette nouveauté ainsi que les enjeux, la fiabilité, la question de l’éthique et la consommation carbone des campagnes générées par cette dernière…

Comment mettre l’IA à profit dans son entreprise et comment y former ses collaborateurs ?

Pour Jean Robino, Entrepreneur IA & Design, The Next Playground les IA génératives sont un nouveau terrain de jeu pour la créativité.

 

Avec les IA génératives, j’ai l’impression de revenir 20 ans en arrière avec un environnement propice à la créativité et à l’innovation”.

 

 

Il intervient dans les entreprises afin d’y intégrer l’IA générative selon un processus qui comprend quatre items.

En premier lieu, la formation, à travers des ateliers d’initiation aux IA génératives. Les équipes sont accompagnées et guidées afin de leur permettre de comprendre, d’apprendre et de se rendre compte de la capacité d’une IA.

Par exemple, créer un scénario et la bande d’annonce d’une série originale grâce à plusieurs IA en seulement une journée.

En second lieu, l’idéation : la production d’idées, en confrontant les idées humaines à celles de ChatGPT, les collaborateurs ont pu se rendre compte que les idées humaines étaient encore choisies et jugées pertinentes. Le but étant de lever les freins et craintes légitimes ressenties par beaucoup envers les IA.

Enfin, la conception et le déploiement, Jean Robino s’est encore une fois appuyé sur les atouts et les superpouvoirs des IA. En effet, avec ses associés de The Next Playground ils ont pu créer un jeu de société « Olympus X » sur l’univers de la mythologie, en seulement 72 heures. Une création impensable il y a de cela un an : il aurait fallu des mois de processus créatif des illustrations.

Ces découvertes leur ont permis de développer leur propre IA générative Jaira au service de l’immobilier, elle permet entre autres la rédaction d’auto-annonces. 

“C’est toute notre culture en amont qui nous permet d’être efficace dans la production et dans la conception de ces outils”.

Les IA génératives paraissent prometteuses si elles sont utilisées à bon escient mais alors doivent-elles inquiéter les agences de communication ?

Quelle est l’influence des IA généralisées sur la relation agence-annonceur ?

Anne Laure Guermont [Publicis] nous a, quant à elle aiguillés au sujet de l’impact des IA généralisées sur la relation agence-annonceur. Une prise de parole tournée autour de la question suivante : 

« L’IA va-t-elle tuer les agences ? »

 

L’intervenante recense au premier abord des informations factuelles plutôt pessimistes.

En effet, en 30 ans, le prix moyen d’une unité d’œuvre (outils permettant de mesurer et évaluer l’activité d’une structure) a été divisé par 3, compensé néanmoins par une augmentation de la productivité.  Selon l’Insee la profitabilité des agences françaises de tous types est passée de 3,8% en 2010 à 0,8% en 2019.”

Les IA présentes dans tous les domaines pourraient à première vue affecter toutes les agences. Elles vont bousculer les habitudes de travail, diminuer la productivité des agences et engendrer une augmentation de la pré-production et de la post-production.

Néanmoins, selon Anne-Laure Guermont, les IA ne tueront pas les agences !

Premièrement, le modèle de l’agence et de son travail avec les annonceurs est la réinvention, et ce depuis toujours. On sait faire preuve d’agilité et tirer le meilleur de ce qui se joue affirme-t-elle. L’IA utilise déjà ce qui existe déjà alors que l’homme, lui, prend de nouveaux chemins et est capable de faire la différence et même de détourner avec ironie les codes de l’IA. Par exemple avec la campagne de communication de la croix rouge

En outre, l’intelligence artificielle est biaisée, dans le sens où elle peut être considérée comme raciste, sexiste, stéréotypée et discriminante

Enfin, l’IA est encore floue. Elle présente un grand nombre de limites technologiques, juridiques et éthiques

Vous l’avez donc compris, dans les grandes lignes, l’IA aura des impacts sur les agences pour toutes les fonctions : exploration stratégique et créative, production de contenus créatifs, transformation de contenus, etc. Il y a un basculement des habitudes de travail à prévoir. Par exemple : Midjourney peut servir à tester une idée par recherche de visuels. Il est donc important d’avoir conscience de son existence afin de ne pas manquer le train et permettre à chacun de booster sa créativité. L’intégration de l’IA dans le monde professionnel va ainsi être le ciment d’une nouvelle relation agence-annonceur. 

Pour conclure : « Les IA ne sont que des outils. La question n’est pas de savoir SI on va les utiliser mais COMMENT on va les utiliser. »

 

 

 

4) Comment fonctionne une IA ? Avec la créatrice de Devana.ai

La créatrice de DEVANA, Barbara Delacroix a pris la parole concernant le fonctionnement d’une IA. 

« Claude 2, LLAMA, modèle LLM, Data set, open source, API… »

Une partie plus technique mais tout aussi enrichissante.

Quelle est la problématique de DEVANA ? Elle est de concevoir l’IA de confiance. Pourquoi la confiance ? Car c’est le fondement de cette IA qui est une IA de fact-checking. Elle a pour but de vérifier les sources (afin que l’utilisateur puisse les citer, qu’on puisse y avoir accès) et de comprendre un texte scientifique ou de rédiger un rapport technique. 

Pour le moment Devana est opérationnelle sur le texte, ensuite ce sera l’image.

L’intervenante a succinctement expliqué comment les IA étaient entraînées et étonnamment, le processus est plutôt simple. Prenons l’exemple d’une IA comme Mid journey. Afin de l’entraîner, on décrit dans un premier temps un grand nombre d’images. Par la suite, l’IA combine toutes ses informations et assemble les différents éléments.  

« Rien ne se crée. Rien ne se perd. Tout se transforme. »

La qualité de nos contenus est garante de notre identité culturelle. Si les sites (informationnels) ferment leurs contenus, leur accessibilité, aux IA, qu’est-ce qu’on laisse en accès à tout le monde ? Pour éviter cela, un travail sur une convention autour des droits d’auteur, à l’entrée (le prompt) et à la sortie (le contenu généré) est nécessaire.

5) Quid de la protection des données générées par l’IA ? 

Sandrine Rabouille, consultante et formatrice en droit de la propriété intellectuelle et droit à l’image, a pris la parole au sujet de la protection des données générées par l’IA.

2 questions principales ont permis d’organiser ses propos : 

La première question est la suivante : l’entraînement des IA sur des contenus protégés est-il considéré comme une violation des droits d’auteur ?

Il faut dans ce cas, savoir qu’une autorisation de l’auteur est nécessaire pour exploiter une œuvre protégée par le droit d’auteur. L’intervenante précise que le risque d’une violation des droits d’auteur est limité si l’œuvre est prise dans le domaine public, de même si c’est une création imaginée par l’IA avec écrit “à la façon de” dans le prompt.

Ex : « Midjourney, peins-moi un poisson dans le style de Magritte »

Les concepts, les idées et le style ne sont pas protégés. (Mais attention à toujours respecter les droits moraux.)

Cependant, il y a risque de violation et contrefaçon si l’IA utilise un élément formel très précis et reconnaissable d’une œuvre.

La seconde question est : Les œuvres générées par l’IA sont-elles protégeables par les droits d’auteur ? 

Pour qu’une œuvre créée par l’IA soit protégée, c’est le rendu final qui est pris en compte et il y a nécessité d’une intervention humaine dans le processus créatif de l’œuvre. Mais il faut savoir que la jurisprudence, à l’heure actuelle, est seulement américaine à ce sujet. En Europe le cadre contractuel est en train de se mettre en place. Ce n’est que le début d’un long processus. L’IA Act de 2021 est en cours de révision pour poser un cadre européen. Un début de proposition de loi a commencé en France depuis septembre 2023.

« Mais le temps de législateurs n’est pas le même que celui des IA ! »

Conclusion

Les IA génératives restent en perpétuelle évolution et n’ont pas fini d’évoluer. Elles bousculent le marché du travail, impactent nos quotidiens mais elles sont aussi une aide précieuse pour les communicants à condition qu’elle ne reste qu’un outil supervisé par l’intelligence humaine. 

Article co-rédigé par Léa Maudet étudiante à SUP’DE COM Nantes 

Ecriture inclusive : des ressources pour un langage plus inclusif

Dans le cadre de notre table ronde sur l’écriture inclusive nous vous proposons des ressources complémentaires pour vous éclairer :

 

Retour sur “Les droits d’auteur ne sont pas une option”

Où en sommes-nous en 2023 ?

Telle était la thématique de la table ronde du 4 mai dernier qui s’est tenue dans l’espace cosy de la Canopée au cœur du centre-ville de Nantes, grâce à l’accueil d’Elise Famy, dirigeante et co-fondatrice dIrys Photographie. Cette dernière a ainsi pu nous livrer son expérience sur la gestion des droits d’auteur au sein de son activité professionnelle. À ses côtés, trois autres grands témoins ont pu apporter leur éclairage sur cette complexe mais inévitable question à laquelle tout un chacun peut être confronté au cours de sa vie tant professionnelle que personnelle : Maître Carole Couson, avocate au Barreau de Nantes, spécialisée dans la propriété intellectuelle, Franck Tomps, photographe et directeur artistique, et Matthieu Colombel, co-fondateur et dirigeant du studio de motion design Blackmeal.

Crédit photo : @Delphine Lelièvre

Le sujet suscite de telles interrogations qu’il aura fallu 2 h pour venir à bout de l’ordre du jour, mais probablement pas de toutes les questions de la salle. Le quizz de départ proposé par l’experte Catherine Ramain, animatrice de la rencontre pour l’APCOM, et consultante en communication, a rapidement permis de se rendre compte de l’ampleur et de la complexité du sujet. 

En voici quelques extraits… Et vous, vous auriez répondu quoi ?

 

« Je souhaite réaliser une campagne média à partir d’une vidéo de communication interne de l’entreprise. Ai-je le droit ? »

***

« J’ai besoin, pour une nouvelle campagne, de 4 plans tirés d’un film déjà réalisé pour une précédente campagne. J’ai forcément le droit puisque j’ai déjà payé ? »

***

« Je voudrais récupérer la musique du film créée pour mon film afin de l’utiliser lors d’un événement. C’est possible ? »

***

« Je n’utilise que des images libres de droit. Je ne risque rien ? »

***

Des cas de figure comme ces derniers, il en sera évoqué beaucoup … Avec à chaque fois la même problématique : ce qui semble souvent être une évidence pour le citoyen lambda et souvent même pour les décideurs marketing ou communication dans un cadre professionnel, est bien souvent une interprétation libre ou erronée de la loi !

Mais s’il y a une règle que l’assemblée aura été invitée à bien retenir pour se protéger un maximum – sans pour autant avoir l’assurance de pouvoir exploiter le support à 100% -, c’est de respecter la trilogie suivante dans l’indispensable contrat encadrant les droits d’auteur du produit commandé :

  • Préciser la destination, le(s) support(s) et l’exploitation qui doit en être faite,
  • Le territoire de sa diffusion (en interne, en France, à l’international ?),
  • La durée de son exploitation (un an, trois ans, dix ans ?).

Et pourquoi cela ne protège-t-il pas l’acquéreur à 100 % si tout cela est précisé par écrit, nous direz-vous ? Simplement parce que l’auteur est et restera toujours libre de reprendre, modifier voire même détruire son œuvre : le droit moral relatif aux droits d’auteur est inaliénable, imprescriptible et perpétuel.

Conseil de Catherine Ramain : « Les droits d’auteur s’annoncent dès le brief. Plus vous êtes précis au départ, plus vous assurez vos arrières… Et une collaboration sereine. »

Matthieu Colombel soulève un autre aspect de la réglementation : les créations produites par ses employés sont enregistrées comme « œuvre collective » et les droits ainsi cédés au commanditaire ; mais si un salarié réalise seul la création, il deviendrait alors, selon la loi, propriétaire des droits d’auteur de l’œuvre. Néanmoins, il faut également être conscient que la notion « d’œuvre » est très cadrée elle-même. Tout ce qui est « création » n’est pas forcément une « œuvre ». Au-delà du simple « savoir-faire » voire de « l’expertise », il faut une véritable « originalité » dans le processus créatif.

Elise Famy explique toute la confusion qui règne souvent autour des rushs. Beaucoup de photographes / vidéastes soulignent le fait que vendre les rushs ne constitue pas une bonne idée. L’incompréhension des règles peut en effet parfois mener à des tensions du type : « Ce sont des images de mon entreprise, je ne vais pas repayer pour les avoir ». Pourtant, en livrant les rushs, non retouchés, le risque subsiste de voir le client utiliser des images au nom du photographe / vidéaste professionnel… Sans en posséder les droits définis par ce qui est énoncé plus haut.

Franck Tomps de confirmer : « Vendre des fichiers RAW, demander toutes les images non travaillées, c’est comme demander à un écrivain ses brouillons. Il faut beaucoup de pédagogie pour expliquer cela aux clients, car généralement ce n’est pas compris. » 

C’est une vraie difficulté de faire comprendre le droit d’auteur (il y a confusion avec le droit à l’image), la cession de droit, le droit de reproduction ou de présentation. Plus la diffusion sera importante, plus la cession des droits sera élevée. En France, le prix est libre, car il dépend de bon nombre de critères. Il y a quelques organismes qui proposent des barèmes indicatifs, mais il n’existe malheureusement pas de grille tarifaire officielle.

C’est enfin Carole Couson, en sa qualité d’avocate, qui aura clôturé la table ronde par une présentation des bases juridiques du droit d’auteur. Il serait long et présomptueux de prétendre pouvoir restituer parfaitement et justement ses propos mais 6 points ont étayé son exposé : notion d’œuvre, auteur et titulaire des droits d’auteur, droit moral, droits patrimoniaux, exceptions et contrats d’exploitation.

Sachez en outre qu’un contrat verbal n’a AUCUNE valeur, mais qu’une base contractuelle peut se déduire d’une facture ou d’un simple mail.

Enfin, s’est posé le problème de l’arrivée des IA générant des « créations » en se nourrissant de nombreux supports disponibles sur internet, sans aucun respect des droits d’auteur. Jurisprudence en cours, le chantier est tellement vaste et complexe… Entre loi française, loi américaine, loi internationale, nous ne sommes pas au bout de nos questionnements sur les droits d’auteur… 

Objet d’une future table ronde ?

Article rédigé par Delphine LELIEVRE, Bachelor 3, SUP’DE COM Nantes

Retour sur “Employee advocacy : Comment engager ses collaborateurs ?”

Comment engager ses collaborateurs ? 

Ce jeudi 19 janvier, lENC, (école nantaise de commerce) a accueilli notre première table ronde de l’année, sur le thème de l’employee advocacy ou “ Comment engager ses collaborateurs ?”.

Merci à Magali Mentzer pour son accueil, à Gaëlle Bouffard pour l’animation de la discussion, ainsi qu’à nos passionnants (et passionnés) intervenants, Laetitia Aubert (consultante experte en stratégie Marque employeur), Julien Potony (directeur webmarketing et digital groupe REALITES) et Cécile Sergent (Consultante RH, transformation et innovation RH).

Avant même de parler d’employee advocacy, Laetitia Aubert revient sur un constat désarmant.

Selon l’étude de l’IFOP, “Les Français, l’effort et la fatigue”, on constate que dans les années quatre-vingt-dix, 60% des Français estimaient que leur travail était important. Aujourd’hui, le nombre est passé à 24%.

 

“La grande démission” 

 

“Le désintérêt massif des Français pour le travail”

 

“La flemme généralisée”

 

Toutes ces expressions sont devenues monnaie courante.

Suite à ce constat nous nous posons plusieurs questions :

  • Quels sont les différents leviers de motivation ?
  • Comment avoir des collaborateurs sincères ? 
  • Comment créer des ambassadeurs de marque ?

 

De manière générale, il est difficile pour les dirigeants d’engager leurs propres collaborateurs. Surtout pour la nouvelle génération, il est difficile de les mobiliser dans les entreprises même au sein des événements organisés en interne. Le travail en équipe est important pour les salariés, mais la flexibilité aussi : ils recherchent un équilibre vie personnelle/vie professionnelle.

“9 salariés sur 10 trouvent que le critère d’équilibre vie personnelle – vie professionnelle est plus important que celui de rémunération” (Etude IPSOS) 

Se pose alors la question de comment créer des ambassadeurs au sein des entreprises, cette stratégie de communication autrement appelée : “Employee advocacy”.

 Co-construction d’un programme ambassadeur sur-mesure

Pour Laetitia Aubert, il faut que la communication externe de l’entreprise reflète une réalité, il faut mettre en place un baromètre interne pour mesurer les motivations des collaborateurs et surtout organiser des ateliers de collaboration afin de voir ce qui fonctionne bien et ce qui doit être ajusté. L’objectif d’un programme “ambassadeurs” est donc de co-construire un message transparent avec les collaborateurs pour ensuite l’externaliser.

Bye bye les paillettes, vive le vécu !

De plus, il est utile de travailler de nombreux éléments de langage avec les RH de l’entreprise pour avoir les bons “mots clés” et avoir un message adapté. Com et RH sont imbriqués l’un dans l’autre :

“La communication “paillette” ne fonctionne pas, il faut que le message soit vécu” explique-t-elle. Cette vision et les valeurs de l’entreprise doivent aussi être transmises par les managers, pour avoir une cohérence de communication interne et externe.

Des ambassadeurs aux grands pouvoirs…

Plus le taux de cooptation d’une entreprise est élevé, plus c’est une marque d’engagement des collaborateurs envers celle-ci. Il en va de même pour la page LinkedIn de l’entreprise et le nombre de collaborateurs abonnés, qui likent et commentent ou republient :

 

“La parole des collaborateurs a 3 fois plus d’impact que celle d’un PDG ou d’un dirigeant d’entreprise.”

 

“Les messages sont 24 fois plus partagés quand c’est un salarié qui communique, plutôt que l’entreprise”

 Comment récompenser ces ambassadeurs ?

Leurs actions ne sont pas rémunérées mais sont transmises aux managers afin qu’elles soient valorisées notamment par des invitations à des événements, formations, shootings, parfois avec des personnalités ou dans des lieux insolites, et en rendant les ambassadeurs plus visibles sur le réseau interne ou sur le site de l’entreprise.

Programme d’advocacy des employés : Comment accompagner ces ambassadeurs ?

Chez Deloitte, par exemple, un kit expliquant leurs missions et construit avec eux, était à disposition des collaborateurs. Les éléments de langage de la marque employeur, avec promesse et preuve visuelle, étaient accessibles sur la plateforme de communication interne.

Le cas pratique de groupe Réalités

Au sein de l’entreprise de Julien Potony, directeur webmarketing et digital du groupe REALITES, sur 1200 collaborateurs, plus de 600 personnes sont “hyperactives” sur les réseaux sociaux. En 2016, ils ont choisi d’intégrer un social media manager afin d’avoir une marque forte sur les réseaux sociaux. Dans l’objectif de renforcer la marque employeur, REALITES propose un parcours d’intégration de 30 minutes pour une initiation aux réseaux sociaux mais aussi en informer des dangers dans un objectif de sensibilisation. À la suite de cette formation un guide est donné aux nouveaux collaborateurs. À chaque actualité, un kit média est fourni avec la cover à respecter, ainsi que les différents hashtags et les différentes identifications à mettre en avant. Ces pré-posts sont là pour faciliter la tâche.

 

“On n’oblige personne à faire de l’employee advocacy (sauf pour le top management)”

La direction doit montrer l’exemple. Pour l’actualité, afin d’avoir une bonne communication, elle passe d’abord en interne puis en externe. Le travail des collaborateurs est renforcé par le fait que le directeur général répond à leurs posts, ce qui donne encore plus envie de s’engager.

Plusieurs niveaux d’ambassadeurs et d’engagements

Julien Potony nous explique qu’il existe différents types de collaborateurs. Tout d’abord il y a ceux qui likent, partagent et commentent, puis il y a ceux qui créent du contenu cela montre qu’ils se sentent bien au sein de l’entreprise car ils prennent de leur temps personnel. Il a été créé un pôle ambassadeur composé de 30 personnes volontaires afin d’avoir une formation plus poussée (½ journée) pour être plus actifs. Les ambassadeurs le font sans contrepartie pécuniaire et sont récompensés en étant invités à des salons, soirées, dîners ou à des événements organisés par l’entreprise.

Des événements internes contribuent à la cohésion et à transformer les collaborateurs en ambassadeurs naturels : “La summer”, les vœux du PDG autour de la galette, …

 

“Où est la spontanéité dans la notion d’éléments de langage fourni aux collaborateurs ?” 

(Question posée dans l’assistance)

 

Ce à quoi répond Julien Potony : “Effectivement, il ne faut pas tomber dans le piège du guidage excessif”

 Et si on allait à contre-courant ?

C’est la transition idéale pour introduire l’intervention de notre troisième interlocutrice, Cécile Sergent. En effet, sa position concernant la façon d’impliquer les collaborateurs est “à contre-courant des recommandations généralement diffusées en matière de marque employeur”, comme elle le dit elle-même dans son post LinkedIn relatant la soirée.

Ses missions dans les ressources humaines l’ont conduite à se forger sa propre opinion. Ainsi, lorsqu’elle a dû recruter les cadres du siège des Apprentis d’Auteuil, elle “débauchait” certains d’entre eux pour une rémunération 30% inférieure à celle qu’ils avaient. Pourtant cela fonctionnait, car il y avait une attente de reconnaissance énorme pour compenser, face à un public en grande difficulté et un management très attentionné. Beaucoup représentaient la fondation auprès d’organismes externes, rendant le travail visible en externe. Ce sont des cadres qui avaient les rênes pour faire avancer, leurs voix comptaient, apportant sens et reconnaissance.

Ensuite, chez SIGMA (entreprise du numérique), sa mission (RH/RSE) fut d’améliorer la capacité à attirer et fidéliser les profils experts. La démarche fut donc de passer par un audit, en enquêtant sur ce que pensaient les gens, les regards extérieurs sur l’entreprise. Les supports comme Indeed, Glassdoor, l’APEC, la MDRH et même les témoignages d’anciens collaborateurs, associés aux résultats du baromètre interne et à un travail sur la culture, les valeurs, etc., ont permis de poser un diagnostic.

Mais la condition émise par Cécile Sergent pour un retour efficace fut la transparence : une présentation de l’audit aux collaborateurs, sans filtre ! Cette condition n’était pas partagée par tous mais le directeur général l’a validée. Ainsi, les retours ont mis en avant une entreprise engagée RSE et surtout avec un bel équilibre vie professionnelle / vie privée. Néanmoins, des éléments de rémunérations plutôt négatifs ont également émergé. Pour autant :

 

“Pour moi, expliquer comment on définit les niveaux de rémunération, de manière transparente, a augmenté le baromètre de satisfaction interne, alors que les rémunérations n’ont pas forcément changé”.

 

Leçon à tirer : La cohérence est importante pour fidéliser.

Quels ont été les résultats ? Très positifs !

“1 nouveau collaborateur sur 10 est un ancien qui revient. 

En termes de marque employeur, c’est du pain béni : ils sont allés voir ailleurs et n’ont pas trouvé mieux, donc ils reviennent !”

Il y a eu une baisse des départs (-7 points) au bout d’1 an, et une refonte de l’image, permettant le recrutement de profils experts durs à recruter.

L’avis de Cécile Sergent sur LinkedIn ? Beaucoup de RH utilisent des posts très corporate, très policés. Pour elle, il faut humaniser et moderniser l’image de l’entreprise, impliquant les commentaires des collaborateurs. Les DRH et les DG ont besoin d’aide, ils ont besoin du déclic pour communiquer.

Pas de programme imposé mais des clés créatives (inbound marketing, cibles, personas, ligne éditoriale et post LinkedIn). Selon son métier, chacun ne postera pas la même chose.

« Exemple : chez Créative, il me faut des gens super techniques pour montrer, à l’externe, une image de modernité et attirer des techniciens. C’est la complémentarité qui importe ».

“Ne rien imposer, seulement proposer, accompagner et encourager une prise de parole spontanée et sans contrainte des collaborateurs”.

(extrait post LinkedIn Cécile Sergent)

 

Beaucoup de convictions communes lors de cet échange vous l’aurez compris, mais des approches différentes et beaucoup de bienveillance surtout.

 

Et vous ? Pour ou contre les programmes employee advocacy ?

 

Article rédigé par Delphine LELIEVRE, Bachelor 3, SUP’DE COM Nantes

Retour sur “Rebranding un levier pour développer l’image et la notoriété”

Et si on parlait Re-Branding ?

Ce mardi 13 décembre, c’est l’ETI nantaise Lacroix, qui a ouvert ses magnifiques locaux à une table ronde, sur le thème du re–branding. Merci à Landry Chiron pour son accueil ainsi qu’à Amélie Hoffmann (directrice conseil de l’agence Carré Noir Nantes), Nicolas Durocher (responsable marketing et communication de Santéclair) et Jean Cambazard (directeur conseil Publicis Activ Nantes) pour leurs présentations respectives des plus éclairantes.

Nicolas DUROCHER, Jean CAMBAZARD, Amélie HOFFMANN

Les fondations du rebranding : le branding et la stratégie de marque

Avant même de plonger au cœur du concept de re–branding, Amélie Hoffmann est revenue sur l’indispensable en amont : le branding et la stratégie de marque. C’est la base avant tout travail de modification de l’architecture d’une marque.

Son constat :

« Aujourd’hui, TOUT est marque. 3000 marques sont vues par jour et par personne. 80 % des marques pourraient disparaître sans qu’on s’en rende compte. »

« La marque crée de la valeur, crée une préférence aux dépens des autres. Elle inspire confiance pour le consommateur. C’est l’effet placebo. Il n’a jamais été aussi important de travailler l’hyper-singularité de sa marque ! »

2 leviers à actionner : l’hyper singularité du sens et l’hyper singularité des codes

Pour cela, il y a deux leviers complémentaires à actionner d’après la directrice conseil : l’hyper singularité du sens et l’hyper singularité des codes.

  1. L’hyper singularité du sens

L’hyper singularité du sens est intimement lié à la raison d’être de la marque. En effet, les marques n’incarnent pas qu’un produit, mais une cause. La marque doit pouvoir toucher. C’est ce que le consommateur va chercher. Les marques fortes connectent la raison et l’émotion. La raison d’être impulse une dynamique qui doit pouvoir résonner de marque mère à marque fille. Chaque marque fille renforce la raison d’être globale du groupe.

Ainsi, la raison d’être « Rendre votre vie meilleure » du groupe P&G résonne incontestablement chez Ariel, Always et Pampers, ses marques filles, comme nous le démontrent les visuels de communication projetés lors de la séance.

2. L’hyper singularité des codes

Le deuxième levier pour travailler sur sa singularité de marque, c’est l’hyper singularité des codes. C’est là où le branding joue un rôle : créer des icônes mémorables. Une fois protégés et iconiques, les logos deviennent la clé d’un système. Prenons l’exemple d’Apple ! L’outil le plus fort aujourd’hui en branding c’est la couleur (exemple : le rouge de Coca-Cola, le jaune de la Fnac…). À certains niveaux de branding, une couleur peut devenir propriétaire, par exemple « Orange ».

C’est ainsi que tout un écosystème de marque peut se déployer, se décliner.

Et alors c’est quoi le branding ?

« En quelques mots, le branding vise à créer des codes identitaires qui ont du sens pour qu’ils deviennent propriétaires pour votre marque », précise Amélie Hoffmann.

Et le rôle du rebranding ?

 Aider la marque à grandir, à s’ancrer dans son époque, à répondre aux attentes des consommateurs, et maintenir et renforcer sa valeur, mais sans jamais la déguiser.

Les 3 niveaux du rebranding

  1. Le lifting : c’est le niveau le plus simple, pour aider la marque à correspondre plus aux tendances. (Exemple, Fleury-Michon a gardé ses couleurs et a juste ajouté une signature)
  2. La refonte : consiste à identifier les fondamentaux en y ajoutant des objectifs business marketing. C’est ce qu’a fait Kronenbourg.
  3. La renaissance est le niveau qui va le plus loin. Il est souvent associé à des problématiques de marque importantes. On change presque tous les codes graphiques. (Exemple: Total devenu Total Energies et Facebook devenu ∞Meta).

L’idée est de faire de la marque, une voie rapide vers le succès.

Santéclair une illustration concrète de stratégie de rebranding

Nicolas Durocher de la société Santéclair, a pris la parole pour illustrer l’intérêt pour une marque de passer par une phase de rebranding.

« Pourquoi faire évoluer la marque et le territoire de communication de Santéclair ? Santéclair c’est 10 millions de bénéficiaires, soit une personne sur 6. C’est 400 collaborateurs. Un acteur charnière du système de santé français, et pourtant les gens ne nous connaissent pas beaucoup. »

On peut qualifier Santéclair de facilitateur de l’accès aux soins, pour être mieux orienté, y compris pour avoir accès à des soins innovants.

S’adressant à la fois aux assurés, aux assureurs et aux professionnels de santé, la marque monolithique ne bénéficiait pas toujours de la notoriété qui lui était due. La refonte de l’architecture de marque devenait nécessaire. Il fallait reposer les fondamentaux.

Tout a commencé par un brief à l’agence pour concrétiser les intentions de communication et valoriser les savoir-faire. Mieux faire comprendre qui est Santéclair et les valeurs qui animent ses équipes. Clarifier les offres et les segmenter par cible.

La vision du rebranding de Santéclair par l’agence Publicis Activ

Ce travail a été fait sous la houlette de Jean Cambazard de Publicis Activ, notre troisième interlocuteur de la soirée. Il a exposé sa vision de la refonte de l’architecture de marque de Santéclair.

Son constat numéro un : c’est une marque unique orientée BtoC en manque de statut.

Son constat numéro 2 : une architecture de marque qui ne sert pas la notoriété de Santéclair ni le développement de son offre.

Voici les partis pris qui ont été décidés :

  • Concevoir un écosystème de marque qui permette d’adresser chaque marché.
  • On ne casse pas tout : Capitaliser sur l’existant
  • Créer une marque mère (corporate)
  • Créer 3 marques filles (assurés, assureurs, professionnels de santé)
  • Concevoir un territoire de marque adapté à chaque audience ou marché.

Cette nouvelle architecture a été dévoilée sous forme de motion design, il y a quelques jours seulement à la marque.

On y découvre un lifting de la marque mère avec un logo type plus puissant et statutaire. La typologie a été gardée mais le cadre et la signature ont été supprimés. 

La création de 3 marques filles

Trois marques filles ont été créées en reprenant une construction identique, mais avec affectation d’une couleur (dédiée à chaque offre/marché) et d’un qualifiant. La communication corporate reprend le bleu canard d’origine et joue sur le repère. Le point de repère (sur le i de CLAIR) prend la couleur de chaque marché. 

La communication aux assurés reprend le bleu canard et le point de repère devient orange. 

Pour la communication aux assureurs c’est identique avec le point de repère vert clair. 

Enfin, pour les professionnels de santé c’est identique mais avec le point de repère bleu clair.

Le « repère » permet un territoire de communication cohérent.

Le nouveau site internet (dont l’arborescence a été retravaillée en respectant cette charte graphique) vient lui aussi d’être lancé.

Une nouvelle architecture qui va permettre de clarifier les offres par une meilleure identification des cibles.

Entre le brief et la finalisation (conseils, conception, déploiement) se seront écoulés 6 bons mois. Mais les équipes ont ainsi eu le temps de s’approprier les nouveaux codes et sont parées !

La raison d’être fixée il y a 1 an reste la même : « Défendre l’accès aux soins pour tous »

 

Et vous ? Comment se porte votre marque ? Ça vous tente un petit re-branding ?

 

Article rédigé par Delphine LELIEVRE, Bachelor 3, SUP’DE COM Nantes

Retour sur “How le Why ? Comment mettre en oeuvre, déployer et rendre concrète sa raison d’être auprès de ses parties prenantes ?”

La question de la « raison d’être » est devenue un enjeu majeur de nos jours pour les entreprises. Pour mieux connaître sa finalité ainsi que son importance, nous avons pu apprécier la mise en perspective et l’incarnation d’un carré magique d’expertes de la communication. 

« How le why ? » Comment valoriser cette raison d’être ? Une question mise à l’honneur durant cette table ronde menée par quatre figures féminines : Alice Thiriet (Idéa), Audrey Nicolas (DVINE), Anne-Laure Guihéneuf (Déclic) et Magali Barbey(ASI). 

Nous reviendrons sur leurs expertises ainsi que sur leurs expériences, afin de mieux comprendre les démarches internes et externes à mettre en place pour valoriser cette raison d’être auprès de toutes les parties prenantes.

Pour mieux vous projeter lors de ces développements, voici la raison d’être de chacune de leur entreprise :

  • Pour Idéa :

    “Osons construire ensemble des solutions responsables pour aujourd’hui et demain.”

  • Chez dVine :

    “Valoriser chaque terroir pour vivre un moment d’exception.”

  • Chez ASI :

    “Agir pour un monde numérique et responsable au service de l’humain.”

  • Et pour Déclic :

    “Contribuer à rendre le territoire plus performant et plus durable.”

 

Comment les entreprises mettent-elles en avant leur raison d’être ? Et par quoi commencer ? 

Selon Anne-Laure Guihéneuf, directrice associée de Déclic, Cabinet de conseil en RSE, l’engagement des entreprises dans ce domaine commence souvent par un « déclic » – toute ressemblance avec le nom de la société serait tout sauf fortuite 😉. C’est la prise de conscience du chef d’entreprise sur l’importance de la RSE qui fait bouger les choses au départ.

Mais par quoi commencer ?

Anne-Laure explique qu’il faut «Toujours commencer par un diagnostic.Il est nécessaire de faire un point sur sa raison d’être. Cela va permettre d’avoir une vision claire sur toutes les actions à mener. La plupart des entreprises font des actions en one shot et sans démarche. Cette raison d’être va permettre d’ancrer la RSE au cœur de l’entreprise et d’inscrire chaque action dans une démarche à long terme.

À partir de cette raison d’être, il sera possible de travailler sur un axe stratégique incluant les parties prenantes internes et externes de l’entreprise. La locutrice souligne également qu’il est indispensable d’utiliser la matrice des enjeux communautaires. Cette matrice est fondée sur 5 piliers : social, environnemental, économique, territorial et gouvernance.

Anne-Laure nous donne ensuite ces conseils : « Tout d’abord, il faut travailler avec 5-6 sujets clés sur une durée de 18 mois à 2 ans. Il faut se projeter sur des enjeux qui seront réellement impactants pour la société. Pour finir, il est nécessaire de travailler directement sur le business model. »

Comment intégrer la raison d’être dans la communication interne et externe ?

Selon Audrey Nicolas, chargée de recrutement et de marque employeur chez dVine, « système professionnel de service de Grands Vins », la « raison d’être », sur le plan de la communication interne, passe en priorité par la réalisation de temps privilégiés avec les collaborateurs.

Avec, notamment, une réunion mensuelle avec tous les collaborateurs afin de parler des chiffres, évolution des objectifs, recrutements, etc. Le but ici est d’inclure chaque partie prenante de l’entreprise. Étant donné que la communication passe surtout par le quotidien dans l’entreprise, Audrey souligne l’avantage que son entreprise fonctionne en « open space », ce qui fait que les co-fondateurs peuvent être disponibles, transparents, et installer une proximité immédiate avec les collaborateurs.

Concernant la communication externe, lors des périodes de recrutement, les entreprises cherchent des collaborateurs qui partagent leurs valeurs. Elles doivent donc communiquer intensivement sur leur raison d’être afin de trouver de nouveaux collaborateurs dont les valeurs correspondent à celles de l’entreprise.

Audrey nous a énoncé différentes manières de communiquer lors d’une campagne de recrutement : la participation à des évènements locaux au niveau du recrutement pour avoir le temps de bien communiquer sur la raison d’être auprès des potentielles recrues ; ou bien la communication sur la vie en interne au sein de l’entreprise sur des plateformes comme « Welcome to the jungle », afin de permettre un rapprochement immédiat avec leurs valeurs respectives.

Comment fidéliser et transmettre la raison d’être à nos collaborateurs ?

Comme chez Idéa, il est possible de définir sa raison d’être de manière collaborative, avec des groupes de travail. Il est important de challenger les collaborateurs autour de cette co-construction. Cela permet de développer un sujet incarné par tous et non un simple discours.

Idéa et dVine ont montré qu’il était possible de promouvoir la cooptation. En effet, pour chaque personne cooptée, les collaborateurs recevront une prime, des chèques-cadeaux ou les fonds nécessaires pour l’association de leur choix.

Chez Idéa, le responsable RSE va à la rencontre des collaborateurs, pour leur faire prendre conscience des actions qu’ils font au quotidien et de celles qu’ils peuvent mettre en place.

L’entreprise dVine a bien compris l’importance de fidéliser les collaborateurs autour de la « raison d’être », en diffusant celle-ci en interne : auprès du management, mais aussi en mettant en accord tout le processus de recrutement et de fidélisation.

D’après Audrey, « grâce à ces ateliers autour de la raison d’être, on reçoit des idées à l’initiative des collaborateurs pour participer à la croissance de l’Entreprise ».

De son côté, ASI souhaite sensibiliser les collaborateurs à la mobilité douce, notamment en développant un réseau de covoiturages. Mais aussi sur la fabrication des outils numériques, en mettant en place des fresques permettant de mieux comprendre ces nouveaux enjeux.

Chez ASI, le taux de contribution autour de la raison d’être ne fait que croître. Notamment, avec la création d’une « team RSE ». En effet, 35 volontaires actifs organisent des actions fréquentes autour de cette notion et de la raison d’être de l’entreprise (par exemple, le passage de film sur le handicap pendant la pause du midi).

 

Il est important de retenir que définir sa « raison d’être » est essentiel pour une entreprise. 

Ainsi, celle-ci doit élaborer des stratégies pour l’inclure dans sa communication aussi bien externe

qu’en interne, pour une homogénéité optimale. Elle permettra notamment de fidéliser ses

collaborateurs, de recruter en totale cohérence, et d’assurer un avenir plus serein pour l’entreprise. 

 

Un grand merci aux plumes d’étudiantes de notre partenaire Sup’de Com qui ont coécrit cet article  : Solenn KERBOUL & Capucine GERARD

 

 

Le podcast, un contenu à imagination ajoutée

Comment le podcast doit-il entrer dans la stratégie de contenus des marques ? Et comment peut-il déployer l’émotion contenue dans la raison d’être et d’agir des marques ?
Avec les réponses pratiques des invités de la table-ronde du 10 décembre, nous avons tenté de répondre à ces questions. Résumé en 3 conseils. 

    1. Créer un univers audio
      Inutile de penser 5 minutes réussir à bricoler votre podcast à la maison. De la qualité de la production technique aux conseils et propositions que vous obtiendrez sur les différents formats éditoriaux en passant par le concept global et la présence sur les plateformes de diffusion, le podcast est un outil qui demande des compétences spécifiques. Ce n’est pas juste une voix, c’est un univers.
    2. Imaginer la campagne
      Du choix des plateformes aux canaux de diffusion, le podcast doit être poussé pour trouver sa cible. Déployez toujours une campagne de promotion pour attirer votre audience et l’élargir au fur et à mesure des épisodes. En vous appuyant sur une stratégie réseaux sociaux et des relations presse. Vos collaborateurs sont aussi des ambassadeurs du contenu. Appuyez-vous sur eux.
    3. Donner de votre âme
      En intégrant le mix-content de votre marque, le podcast raconte votre entreprise directement à ses auditeurs. Il permet donc de gagner en proximité et en crédibilité avec vos audiences. Ce format obligeant à aller davantage à l’essentiel, il constitue aussi un appel à l’imaginaire très fort lorsque vous traitez de sujets qui font le cœur de l’entreprise. Exemple : la biométhanisation pour GRDF, l’innovation pour Lacroix Electronics. C’est un canal qui donne du supplément d’âme à la marque.

 

Merci à nos invités autour de la table pour parler podcast :
Christophe Artous, producteur de contenus audios et fondateur de Tokson studio
Jordi Soudé, journaliste à Com & Medias et producteur et auteur des podcasts Une vie de com et Numérique. Les femmes au pouvoir.
Estelle Debray, responsable communication de Lacroix Electronics
Boris Lemasson, fondateur et directeur éditorial Alvéole
et Baptiste Orinel, responsable communication et relations presse de GRDF Pays de la Loire.

 

Conseils et coups de cœur podcast des invités et de l’équipe APCOM

Emma
Un podcast baladeur qui invite à la découverte de notre beau pays.

Laurence
Un podcast qui raconte de grands hommes, de grands moments et de grands monuments

Gisèle
Des histoires pour enfant en musique

Yvonnick
Un podcast avec des interviews d’entrepreneurs

Cédric
Sans contrôle, le podcast 100 % FC Nantes

Christophe
Le podcast qui donne des leçons de vie

Boris
le podcast qui écoute l’Amazonie

Jordi
Ecouter  la communauté des fans de la création audio et de podcast à Nantes

Estelle
Sage-Meuf, la maternité et ses tabous

Baptiste
Le festival des Transmusicales

Ingrid
Demain & Durable. Avec des acteurs du territoire qui font bouger le monde pour l’améliorer

Muriel

Le pOD, le podcast de l’agence Ouest Digital qui décortique les problématiques des médias sociaux

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