Entrée en vigueur dans le droit français en 2023, la CSRD impose aux grandes entreprises un reporting extra-financier structuré, reposant sur des indicateurs ESG (Environnement, Social, Gouvernance). Contrairement à l’approche volontaire de la RSE (Responsabilité sociétale des entreprises), cette directive impose des normes spécifiques : les ESRS (European Sustainability Reporting Standards).
La CSRD vise à vérifier la véracité des engagements des entreprises en matière de RSE, avec des indicateurs uniformisés, exposés en toute transparence. Elle incite et guide les entreprises pour intégrer la durabilité au cœur de leur stratégie. Mise en œuvre de manière progressive, elle concerne dès janvier 2025 les entreprises de plus de 250 salariés réalisant un chiffre d’affaires de plus de 50 M€, pour s’étendre progressivement aux PME cotées. À terme, 7 000 entreprises françaises seraient concernées.
En quoi la CSRD concerne-t-elle les professionnels et professionnelles de la communication ?
Les communicants & communicantes occupent une position stratégique face à la CSRD. Leur mission ne se limite plus à la diffusion de contenus. Ils facilitent une communication responsable et sont les garants d’un récit crédible et optimiste, tout en contribuant à l’adaptation de l’entreprise aux nouvelles exigences réglementaires.
Plus précisément, leur mission est de :
traduire les données techniques en messages clairs et accessibles
s’assurer que les discours publics reflètent les engagements réels de l’entreprise
promouvoir une communication éthique pour prévenir les risques de greenwashing
participer à la stratégie d’adaptation de l’entreprise face aux enjeux réglementaires et sociétaux.
Ainsi, la CSRD offre aux professionnel·les de la communication une opportunité unique de valoriser les engagements durables de leur entreprise, basés sur des faits et des chiffres tangibles.
Lors de la table ronde, les invitées ont mis en avant plusieurs points clés pour comprendre l’importance de la CSRD. Fayrouz Chaouache-Lagarde (co-dirigeante de L’effet Bleu), a souligné l’importance d’agir comme un catalyseur pour inciter les entreprises à intégrer la RSE dans leurs stratégies. Bénédicte Birgand (responsable RSE chez IDEA), a évoqué l’importance de la CSRD comme outil de pilotage stratégique, contribuant à la pérennité des entreprises. Marie Doxin (responsable communication et innovation chez Chesneau), a mis en avant la nécessité d’adopter une double matérialité, c’est-à-dire de considérer l’impact des activités à la fois en amont et en aval de la chaîne de valeur.
Les intervenantes ont aussi souligné les défis que pose la CSRD pour la communication : la complexité des normes, le besoin de former les équipes et l’exigence d’une transparence totale. La CSRD invite aussi les entreprises à imaginer le business model de demain, à anticiper et à se réinventer, en intégrant les contraintes environnementales et sociétales. Ce processus, bien qu’exigeant, constitue une véritable opportunité de différenciation sur le marché.
Vers la fin du greenwashing ?
Un des effets rebonds de la CSRD est de limiter le greenwashing. En normalisant les indicateurs et en renforçant les exigences de transparence, il sera impossible pour les entreprises de se contenter de déclarations vagues ou non fondées.
La CSRD positionne les communicants et communicantes dans un rôle d’animation de la démarche. Leur mission consiste à garantir que le discours reflète fidèlement les engagements de l’entreprise et à le faire savoir avec pédagogie pour sensibiliser les parties prenantes de l’entreprise et les fédérer autour d’un projet de société commun.
Article rédigé par les étudiantes de l'ISEGCOM dans le cadre du partenariat avec l'APCOM : Eléa DURAND | Lisa-Marie COLLET | Maëlys HERVY